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Cours commun de Résidanat Aout 2020 33
Sujet 21 : Diarrhées chroniques
N° Validation : 072120204
• signes biologiques de malabsorption,
• signes extra-digestifs (érythème noueux, douleurs articulaires, manifestations
ophtalmologiques),
• retard de croissance,
• altération de l’état général,
La confirmation diagnostique de maladie de Crohn doit passer par la réalisation d’une
endoscopie oeso-gastro-duodénale et d’une coloscopie (avec si possible iléoscopie rétrograde)
avec biopsies étagées, même en territoire apparemment sain. Les granulomes ou les signes
histologiques d’inflammation chronique peuvent être présents dans une muqueuse en
apparence saine. Les lésions endoscopiques les plus évocatrices de maladie de Crohn,
habituellement séparées par des intervalles de muqueuse saine en apparence, sont les
ulcérations aphtoïdes (comme des aphtes de la bouche), les ulcérations en carte de géographie
et en rails. Ces lésions ne sont pas spécifiques, car elles peuvent se voir au cours de certaines
colites bactériennes. Les ulcérations profondes peuvent se voir au cours des colites
infectieuses, de la maladie de Crohn et de la rectocolite hémorragique. Un examen
proctologique, à la recherche de lésions caractéristiques de maladie de Crohn (fissures
latérales, ulcérations endo-anales, pseudo-marisques ulcérées, abcès et/ ou fistules complexes)
doit être. Si l’on suspecte une atteinte de l’intestin grêle, celle-ci doit être cherchée, pour les
segments inaccessibles à l’endoscopie conventionnelle par un entéro-scanner ou une entéro-
IRM.
Les anomalies radiologiques de la maladie de Crohn sont segmentaires (alternance
de zones d’intestin sain et malade) et asymétriques par rapport à l’axe de l’intestin ; elles
résultent de l’association d’une rigidité et/ou d’un épaississement des parois, de
rétrécissements, d’ulcérations et d’un aspect nodulaire de la muqueuse. Il peut en résulter des
aspects de pavage, des images de fissures et de fistules ainsi que des sténoses.
Les lésions de maladie de Crohn sont habituellement segmentaires, asymétriques, et les
localisations séparées par des zones saines. À l’examen microscopique des biopsies ou d’une
pièce opératoire, on peut mettre en évidence des pertes de substance muqueuse, des
distorsions glandulaires, une infiltration lympho-plasmocytaire du chorion muqueux, voire
transmurale (c’est-à-dire intéressant toute la paroi intestinale), souvent sous forme de
nodules lymphoïdes. Il existe dans 20 à 30 % des cas des granulomes épithélioïdes et
gigantocellulaires qui sont très évocateurs de l’affection. Les fissures en zigzag, les fistules et
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