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Cours	commun	de	Résidanat	Aout	2020	 22
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               N° Validation : 0824202039

                          ü  L’achalasie primitive :

               L’achalasie,  encore  appelée  mégaœsophage  idiopathique  (MOI)  ou  cardiospasme,  est  une
               pathologie qui représente le trouble moteur primitif de l’œsophage le plus fréquent et le mieux

               caractérisé.  Elle  est  caractérisée  par  un  dysfonctionnement  de  la  relaxation  du  sphincter
               inférieur de l’œsophage (SOI) et un apéristaltisme du corps œsophagien.


               C’est une maladie rare qui survient à tout âge (souvent entre 50 et 60 ans), et touche aussi bien

               l’homme que la femme (Sex- Ratio = 1). Son incidence est de 1,6/100.000 habitant /an dans les
               pays occidentaux.

               L’achalasie peut apparaître dans un contexte familial, une association avec le système HLA DQ

               W1 a été signalée.
               Physiopathologie : La physiopathologie de l’achalasie reste inconnue.Les anomalies les plus

               caractéristiques sont lésions inflammatoires du plexus myentérique et la diminution forte des

               neurones dans les ganglions myentériques.
               Plusieurs  observations  suggèrent  un  dysfonctionnement  du  système  nerveux  inhibiteur  de

               l’œsophage. La réduction de l’activité inhibitrice notamment des contingents neuronaux sous
               la dépendance du monoxyde d’azote et de VIP explique la relaxation médiocre du SIO en

               réponse à la déglutition et la pression de repos élevée du SIO.
               L’innervation cholinergique semble conservée.

               L’étiologie  reste  inconnue :  une  infection  par  un  virus  neurotrope  a  été  évoquée  mais  non

               confirmée, des anticorps dirigés contre les neurones des plexus myentériques ont été identifiés,
               mais leur implication dans la pathologie n’est pas établie.

               Clinique :
               - La dysphagie, ancienne, évoluant depuis plusieurs années est le signe révélateur habituel.

               Initialement  la  dysphagie  est  intermittente  capricieuse  plus  marquée  pour  les  liquides
               (paradoxale), déclenchée par les émotions ou les boissons froides et cédant lors de manœuvres

               inspiratoires, lors de changements de position, les manœuvres de Valsalva ou la surélévation

               des bras au-dessus de la tête.
               À un stade plus évolué, la dysphagie perd ses caractères évocateurs d’un trouble moteur. Elle

               devient permanente, affecte les solides et les liquides, et entraîne un amaigrissement qui peut

               être important.
               Des régurgitations peuvent se voir dans 90% des cas. Elles sont post prandiales précoce, puis

               devenant tardives et d’odeur fétide témoignant de la présence d'une stase œsophagienne.
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